Ausommet d'une colline Ă  Wuhan, un laboratoire de virologie conçu avec l'aide de la France nourrit les soupçons amĂ©ricains sur l'origine du Covid-19, apparu dans cette mĂ©tropole du centre de You are here Home / Archives for decisions..RÉPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu la procĂ©dure suivante ProcĂ©dure contentieuse antĂ©rieure Mmes A...C...Ă©pouse D...et Mounia E...ont demandĂ© au tribunal administratif de Lyon 1° d'annuler la dĂ©cision du 2 avril 2015 par laquelle la rectrice de l'acadĂ©mie de Lyon a refusĂ© d'intervenir pour mettre fin Ă  la pratique en vertu de laquelle la 
 [Read more...]..Conseil d'État N° 424216 ECLIFRCEASS2019 PubliĂ© au recueil Lebon AssemblĂ©e M. Pierre Ramain, rapporteur M. Alexandre Lallet, rapporteur public SCP SPINOSI, SUREAU, avocats lecture du vendredi 19 juillet 2019 REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Texte intĂ©gral Vu la procĂ©dure suivante 1° Sous le n° 424216, par une 
 [Read more...]..Demande d'avis n° S Juridiction le conseil de prud'hommes de Toulouse MFM3 Avis du 17 juillet 2019 n° 15013 P+B+R+I R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E COUR DE CASSATION Formation plĂ©niĂšre pour avis Vu les articles L. 441-1 et suivants du code de l'organisation judiciaire et 1031-1 et 1031-2 du code de 
 [Read more...]..RÉSOLUTION CLARIFIANT ET ACTUALISANT LE RÈGLEMENT DU SÉNAT Le Conseil constitutionnel a Ă©tĂ© saisi, le 20 juin 2019, par le prĂ©sident du SĂ©nat, sous le n° 2019-786 DC, conformĂ©ment au premier alinĂ©a de l'article 61 de la Constitution, d'une rĂ©solution adoptĂ©e le 18 juin 2019 clarifiant et actualisant le rĂšglement du SĂ©nat. Au vu des textes suivants - la 
 [Read more...]..RÉPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu la procĂ©dure suivante Par un jugement du 12 avril 2017, la juridiction de proximitĂ© de Rochefort a sursis Ă  statuer et saisi le tribunal administratif de Poitiers de la question de la lĂ©galitĂ© des dĂ©libĂ©rations des 19 janvier 2012, 21 fĂ©vrier 2013, 16 janvier 2014 et 2 avril 2015 par lesquelles le conseil 
 [Read more...]..RÉPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu la procĂ©dure suivante La sociĂ©tĂ© Enedis a demandĂ© au tribunal administratif de Rennes d'annuler la dĂ©libĂ©ration du 16 juin 2016 par laquelle le conseil municipal de Cast a demandĂ© un moratoire au dĂ©ploiement des compteurs " Linky " sur son territoire, la dĂ©cision du 24 juin 2016 par laquelle le maire de Cast a 
 [Read more...]..DEUXIÈME SECTION AFFAIRE ROMEO CASTAÑO c. BELGIQUE RequĂȘte no 8351/17 ARRÊT Cette version a Ă©tĂ© rectifiĂ©e le 26 novembre 2019 conformĂ©ment Ă  l’article 81 du rĂšglement de la Cour. STRASBOURG 9 juillet 2019 DÉFINITIF 09/10/2019 Cet arrĂȘt est devenu dĂ©finitif en vertu de l’article 44 § 2 de la Convention. Il peut subir des retouches de 
 [Read more...]..GRANDE CHAMBRE AFFAIRE MIHALACHE c. ROUMANIE RequĂȘte no 54012/10 ARRÊT STRASBOURG 8 juillet 2019 Cet arrĂȘt est dĂ©finitif. Il peut subir des retouches de forme. En l’affaire Mihalache c. Roumanie, La Cour europĂ©enne des droits de l’homme, siĂ©geant en une Grande Chambre composĂ©e de Guido Raimondi, prĂ©sident, Angelika 
 [Read more...]..ARRÊT DE LA COUR grande chambre 8 juillet 2019 * Manquement d’État – Article 258 TFUE – Mesures visant Ă  rĂ©duire le coĂ»t du dĂ©ploiement de rĂ©seaux de communications Ă©lectroniques Ă  haut dĂ©bit – Directive 2014/61/UE – Absence de transposition et/ou de communication des mesures de transposition – Article 260, paragraphe 3, TFUE – Demande de condamnation au paiement d’une 
 [Read more...]..RÉPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu la procĂ©dure suivante 1° Sous le n° 427638, par une requĂȘte enregistrĂ©e le 4 fĂ©vrier 2019 au secrĂ©tariat du contentieux du Conseil d'Etat, la Ligue des droits de l'homme demande au Conseil d'Etat 1° d'annuler pour excĂšs de pouvoir les dĂ©cisions du ministre de l'intĂ©rieur refusant de mettre fin Ă  l'utilisation du 
 [Read more...].. RÉSOLUTION MODIFIANT LE RÈGLEMENT DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE Le Conseil constitutionnel a Ă©tĂ© saisi, le 5 juin 2019, par le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, sous le n° 2019-785 DC, conformĂ©ment au premier alinĂ©a de l'article 61 de la Constitution, d'une rĂ©solution adoptĂ©e le 4 juin 2019 modifiant le rĂšglement de l'AssemblĂ©e nationale. Au vu des textes 
 [Read more...]..RÉPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu la procĂ©dure suivante Par une dĂ©cision du 6 juin 2018, le Conseil d'Etat statuant au contentieux, saisi du pourvoi de l'Association pour le musĂ©e des Iles Saint-Pierre et Miquelon tendant Ă  l'annulation de l'arrĂȘt n° 15BX03131 du 29 juin 2017 par lequel la cour administrative d'appel de Bordeaux a rejetĂ© son appel 
 [Read more...]..ÉPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu la procĂ©dure suivante Le prĂ©fet des Alpes-Maritimes a demandĂ© au tribunal administratif de Nice d'annuler les marchĂ©s relatifs aux lots n° 1 " maintenance et fourniture des bacs Ă  dĂ©chets ", n° 2 " maintenance des points d'apport volontaire ", n° 3 " fourniture de points d'apport volontaire ", n° 4 " lavage des bacs Ă  
 [Read more...]..TROISIÈME SECTION DÉCISION RequĂȘte no 40477/13 Marc GLAISEN contre la Suisse La Cour europĂ©enne des droits de l’homme troisiĂšme section, siĂ©geant le 25 juin 2019 en une chambre composĂ©e de Georgios A. Serghides, prĂ©sident, Helen Keller, Dmitry Dedov, Branko Lubarda, Alena PoláčkovĂĄ, MarĂ­a ElĂłsegui, Erik Wennerström, juges, et de Fatoß Aracı, greffiĂšre 
 [Read more...]..ARRÊT DE LA COUR grande chambre 24 juin 2019 * Manquement d’État – Article 19, paragraphe 1, second alinĂ©a, TUE – État de droit – Protection juridictionnelle effective dans les domaines couverts par le droit de l’Union – Principes d’inamovibilitĂ© et d’indĂ©pendance des juges – Abaissement de l’ñge du dĂ©part Ă  la retraite des juges de la Cour suprĂȘme – Application aux 
 [Read more...]..Conseil d'État N° 407059 ECLIFRCECHR2019 PubliĂ© au recueil Lebon 3Ăšme - 8Ăšme chambres rĂ©unies M. Sylvain Monteillet, rapporteur Mme Emmanuelle Cortot-Boucher, rapporteur public SCP ROCHETEAU, UZAN-SARANO, avocats lecture du lundi 24 juin 2019 REPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Texte intĂ©gral Vu la procĂ©dure suivante L'entreprise 
 [Read more...]..ARRÊT DE LA COUR grande chambre 18 juin 2019 Manquement d’État – Articles 18, 34, 56 et 92 TFUE – RĂ©glementation d’un État membre prĂ©voyant une redevance d’utilisation des infrastructures pour les vĂ©hicules automobiles particuliers – Situation dans laquelle les propriĂ©taires des vĂ©hicules immatriculĂ©s dans cet État membre bĂ©nĂ©ficient d’une exonĂ©ration de la taxe sur les 
 [Read more...]..RÉPUBLIQUE FRANCAISE AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS Vu la procĂ©dure suivante Mme B...A...a demandĂ© au tribunal administratif de Clermont-Ferrand, Ă  titre principal, de condamner le centre hospitalier de Vichy Ă  lui verser la somme de 8 000 euros Ă  titre de provision sur l'indemnisation du prĂ©judice qu'elle estime avoir subi Ă  raison de fautes commises par cet 
 [Read more...]..Vu la procĂ©dure suivante Mme A...B...a demandĂ© au tribunal administratif de Versailles d'annuler la dĂ©cision du 10 dĂ©cembre 2015 par laquelle la caisse d'allocations familiales de l'Essonne ne lui a accordĂ© qu'une remise partielle de 1 257,49 euros sur une dette totale d'un montant de 2 095,82 euros au titre d'un indu d'aide personnalisĂ©e au logement. Par une ordonnance n° 
 [Read more...]..Vu la procĂ©dure suivante La sociĂ©tĂ© par actions simplifiĂ©e SAS Smoke House a demandĂ© au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de Melun d'ordonner, sur le fondement de l'article L. 521-1 du code de justice administrative, la suspension de l'exĂ©cution de l'arrĂȘtĂ© du 14 dĂ©cembre 2018 par lequel le prĂ©fet du Val-de-Marne a prononcĂ© sa fermeture administrative pour une 
 [Read more...]
\n \n \n \nce 19 juillet 2019 association des américains accidentels
Cependant au lieu de les voir comme des ramassis de rĂ©sidu, des experts prĂ©fĂšrent les inscrire au titre de "patrimoine lunaire de l'humanitĂ©". Le rover d'Apollo 15 sur la Lune, le 1er aoĂ»t La marĂ©e corrosive de chlorure ferrique qui s’est rĂ©pandue dans les anses et sur le littoral de Martigues provient d’une usine historique qui fait l’objet thĂ©orique d’un plan anti-vieillissement. Le chlorure ferrique est miscible dans l’eau douce et l’eau de mer et il n’est pas possible de le rĂ©cupĂ©rer comme cela se fait pour les hydrocarbures. Ce dĂ©rivĂ© du chlore est utilisĂ© comme dĂ©sinfectant dans les stations d’épuration des eaux usĂ©es. Kem One Martigues-LavĂ©ra produit du chlore, du chlorure ferrique, de la soude et de l’eau de javel. Le site a dĂ» ĂȘtre en production accĂ©lĂ©rĂ©e et engranger des profits importants au plus fort de la crise Covid-19. Le littoral sinistrĂ© est inclus dans la Zone Naturelle dÂŽIntĂ©rĂȘt Ecologique Faunistique et Floristique Znieff Marine Type I de Ponteau Ă  La Pointe de Carro. Les herbiers de posidonies, les oursins violets, les dattes de mer, les coraux et les Ă©ponges risquent d’ĂȘtre brĂ»lĂ©s par le chlorure ferrique concentrĂ©. L’impact sur l’écosystĂšme devra ĂȘtre suivi sur le long terme. AprĂšs les rejets accidentels de ce produit chimique dans les riviĂšres, il a Ă©tĂ© constatĂ© des mortalitĂ©s de poissons et de batraciens. Kem One Martigues-LavĂ©ra, ex Arkema/Total, est un site Seveso seuil haut. Il a fait l’objet de 4 arrĂȘtĂ©s de mise en demeure depuis 2016. Le dernier en date du 26 dĂ©cembre 2019 met en demeure l’exploitant de renforcer la sĂ©curitĂ© de ses stockages de chlore au plus tard le 31 mars 2020. L’arrĂȘtĂ© de mise en demeure du 2 juillet 2019 reproche Ă  l’exploitant de ne pas avoir mis Ă  jour son Ă©tude de dangers dans les dĂ©lais requis et lui impose cette actualisation dans un dĂ©lai de 2 mois. L’arrĂȘtĂ© de mise en demeure du 13 juillet 2018 reproche Ă  Kem One le non respect des valeurs limites en polluants de ses rejets liquides. La derniĂšre visite d’inspection de la DREAL sur le site de Kem One Martigues-LavĂ©ra a eu lieu le 18 juin 2020. Le groupe Kem One est dirigĂ© par un fonds d’investissement amĂ©ricain qui a rachetĂ© Ă  Arkema le pĂŽle d’activitĂ©s chlorochimiques en 2012 pour 1€ symbolique. La rĂ©pĂ©tition des arrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux de mise en demeure Ă  l’encontre de Kem One Martigues-LavĂ©ra montre que l’exploitant ne considĂšre pas la protection des travailleurs, des populations et de l’environnement comme une prioritĂ©. Cet accident 9 mois aprĂšs Lubrizol Ă  Rouen remet au goĂ»t du jour la cohabitation difficile entre les usines Seveso et les autres activitĂ©s humaines. Robin des Bois a Ă©tĂ© informĂ© d’une mauvaise gestion des lagunes de dĂ©chets liquides sur le site voisin de Kem One Fos-sur-Mer. 57 sites Seveso sont implantĂ©s dans le dĂ©partement des Bouches-du-RhĂŽne dont 13 sur la commune de Martigues. Les ressources humaines de la DREAL Bouches-du-RhĂŽne sont insuffisantes pour imposer une maĂźtrise des risques industriels. Plusieurs familles en partance pour leurs vacances Ă  Martigues nous ont contactĂ© ce matin et protestent contre le peu d’informations pratiques disponibles Ă  la mairie et au syndicat d’initiative. Voir Ă  ce sujet l’arrĂȘtĂ© de la prĂ©fecture maritime de Toulon pdf en lien. De l’avis de Robin des Bois, il serait prudent d’interdire la baignade et la plongĂ©e sous-marine au delĂ  du 24 juillet 2020 Ă  minuit. L’association va porter plainte. Photo DR via France 3 Imprimer cet article
Cest ainsi que dans une dĂ©cision remarquĂ©e Association des amĂ©ricains accidentels du 19 juillet 2019, le Conseil d’État avait estimĂ© qu’il revenait au juge de l’excĂšs de pouvoir - au nom de « l’effet utile » de ses dĂ©cisions -, saisi d’un recours en annulation contre une dĂ©cision de refus d’abroger un acte devenu illĂ©gal Ă  la suite de circonstances de fait ou de
Fabien Lehagre, prĂ©sident de l’Association des AmĂ©ricains accidentels, attend que les banques en ligne prennent des mesures pour que les Franco-AmĂ©ricains cessent d’ĂȘtre discriminĂ©s. Fabien Lehagre, 35 ans, est le prĂ©sident de l’Association des AmĂ©ricains accidentels, qui compte aujourd’hui 1100 adhĂ©rents. LP/Philippe Lavieille Ce Franco-AmĂ©ricain accidentel » — Je pensais avoir perdu la nationalitĂ© amĂ©ricaine Ă  mes 18 ans » — a choisi son camp. Celui de la France! Depuis la rĂ©gion parisienne, il ferraille pied Ă  pied avec l'Internal revenue service IRS, le tout-puissant fisc la rubrique Économie

1) Sous le n° 424216, par une requĂȘte sommaire et deux autres mĂ©moires enregistrĂ©s le 17 septembre 2018, le 2 janvier 2019 et le 19 juin 2019 au secrĂ©tariat du

Dans cette jurisprudence, le Conseil d’Etat valide la possibilitĂ© de saisir le juge de l’excĂšs de pouvoir de conclusions subsidiaires Ă  fin d’abrogation de l’acte en cas de changement de circonstances de fait ou de droit postĂ©rieur Ă  l’acte. CE, Sect., 19 novembre 2021, Association Elena et autres, n°437141 et 437142 A. Introduction. A chaque dĂ©cision du Conseil d’État sur l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir, il est commun d’en revenir Ă  la prĂ©diction de Maurice Hauriou dans sa note sous l’arrĂȘt Boussuge de 1912. Ne dĂ©rogeons pas Ă  la rĂšgle Le recours pour excĂšs de pouvoir, Ă©crivait le doyen toulousain, est comme cette Ă©toile temporaire des GĂ©meaux, que nous voyons dans le ciel, et dont l’exaltation lumineuse a peut-ĂȘtre disparu dĂ©jĂ  depuis des centaines d’annĂ©es, tellement elle est loin de nous. Nous l’admirons encore, et il n’est dĂ©jĂ  plus, ou, du moins, il n’est plus qu’une piĂšce de musĂ©e, un objet d’art dĂ©licat, une merveille de l’archĂ©ologie juridique ». Il faut dire qu’au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, l’admission de la tierce opposition dans le contentieux de l’annulation avait de quoi surprendre elle semblait vouloir dire que le recours pour excĂšs de pouvoir n’était plus un procĂšs fait Ă  un acte » dont la noblesse s’épuisait dans une stricte objectivitĂ©. Plus d’un siĂšcle plus tard, le recours pour excĂšs de pouvoir est toujours lĂ . Mais il a bien changĂ© systĂ©matisation du pouvoir d’injonction, substitution de base lĂ©gale ou de motifs, modulation dans les temps de ses effets
 Sans doute a-t-il appris des rudes leçons du Huron de Rivero. Une forteresse, parmi d’autres, semblait pourtant rĂ©sister Ă  ce mouvement profond qui prend corps autour de l’idĂ©e selon laquelle derriĂšre l’acte attaquĂ©, il y a des administrĂ©s le juge de l’excĂšs de pouvoir plaçait toujours son office au moment de l’édiction de l’acte contestĂ©, sans considĂ©ration aucune pour les circonstances postĂ©rieures. Ainsi, les changements de circonstances de fait ou de droit affectant potentiellement l’acte ne concernaient pas le juge et tout moyen en ce sens Ă©tait inopĂ©rant. Dans pareil cas, il revenait Ă  l’administrĂ© de demander Ă  l’administration d’abroger l’acte devenu illĂ©gal Ă  la suite de telles circonstances tel est le sens de la jurisprudence Despujol de 1930 concernant les actes rĂšglementaires. Mais dans la dĂ©cision ici commentĂ©e, qui portait sur la contestation par l’association ELENA et d’autres de la liste des pays sĂ»rs dressĂ©e par l’OFPRA, la Section du contentieux du Conseil d’État a largement fissurĂ© le mur d’enceinte de cette forteresse en jugeant, conformĂ©ment aux conclusions de la rapporteur publique Sophie Roussel, que Lorsqu’il est saisi de conclusions tendant Ă  l’annulation d’un acte rĂ©glementaire, le juge de l’excĂšs de pouvoir apprĂ©cie la lĂ©galitĂ© de cet acte Ă  la date de son Ă©diction. S’il le juge illĂ©gal, il en prononce l’annulation. Ainsi saisi de conclusions Ă  fin d’annulation recevables, le juge peut Ă©galement l’ĂȘtre, Ă  titre subsidiaire, de conclusions tendant Ă  ce qu’il prononce l’abrogation du mĂȘme acte au motif d’une illĂ©galitĂ© rĂ©sultant d’un changement de circonstances de droit ou de fait postĂ©rieur Ă  son Ă©diction, afin que puissent toujours ĂȘtre sanctionnĂ©es les atteintes illĂ©gales qu’un acte rĂšglementaire est susceptible de porter Ă  l’ordre juridique. Il statue alors prioritairement sur les conclusions Ă  fin d’annulation. Dans l’hypothĂšse oĂč il ne ferait pas droit aux conclusions Ă  fin d’annulation et oĂč l’acte n’aurait pas Ă©tĂ© abrogĂ© par l’autoritĂ© compĂ©tente depuis l’introduction de la requĂȘte, il appartient au juge, dĂšs lors que l’acte continue de produire des effets, de se prononcer sur les conclusions subsidiaires. Le juge statue alors au regard des rĂšgles applicables et des circonstances prĂ©valant Ă  la date de sa dĂ©cision ». Une telle Ă©volution, si elle peut sembler majeure, n’en Ă©tait pas moins attendue I. On la notera cependant pour le moment incomplĂšte, car excluant les actes individuels et les dĂ©cisions d’espĂšce, avant d’en voir les consĂ©quences pratiques II. I - Une Ă©volution attendue. Cela fait bien longtemps que le juge de l’excĂšs de pouvoir n’est plus sourd aux sirĂšnes du temps qui passe la jurisprudence Association AC ! est lĂ  pour le rappeler. Mais, si l’on considĂšre plus particuliĂšrement la question du moment auquel le juge se place pour statuer, la mĂ©tamorphose est plus rĂ©cente. C’est ainsi que dans une dĂ©cision remarquĂ©e Association des amĂ©ricains accidentels du 19 juillet 2019, le Conseil d’État avait estimĂ© qu’il revenait au juge de l’excĂšs de pouvoir - au nom de l’effet utile » de ses dĂ©cisions -, saisi d’un recours en annulation contre une dĂ©cision de refus d’abroger un acte devenu illĂ©gal Ă  la suite de circonstances de fait ou de droit postĂ©rieures Ă  son Ă©diction, de se placer Ă  la date Ă  laquelle il statuait pour trancher le litige. Une telle posture a prospĂ©rĂ© dans le contentieux des dĂ©cisions de refus on se souviendra par exemple de la retentissante jurisprudence Commune de Grande-Synthe. Une telle Ă©volution Ă©tait prĂ©cisĂ©ment justifiĂ©e par le fait que la lĂ©galitĂ© dĂ©battue dans un tel contentieux est, prĂ©cisĂ©ment, une lĂ©galitĂ© pour l’avenir », comme le souligne bien Sophie Roussel dans ses conclusions. En ce qui concerne le contentieux des actes positifs, le mouvement Ă©tait jusqu’à prĂ©sent cantonnĂ© au contentieux des mesures de suspension prononcĂ©es par l’Agence française de lutte contre le dopage. Dans une dĂ©cision Stassen du 28 fĂ©vrier 2020, les 7Ăšme et 2Ăšme chambres rĂ©unies avaient en effet jugĂ©, Ă  l’invitation du rapporteur public Guillaume Odinet que lorsqu’il est saisi d’un recours tendant Ă  l’annulation d’une mesure de suspension provisoire, prise Ă  titre conservatoire sur le fondement de l’article L232-23-4 du Code du sport, le juge de l’excĂšs de pouvoir apprĂ©cie la lĂ©galitĂ© de cette dĂ©cision Ă  la date de son Ă©diction et, s’il la juge illĂ©gale, en prononce l’annulation. Eu Ă©gard Ă  l’effet utile d’un tel recours, il appartient en outre au juge de l’excĂšs de pouvoir, saisi de conclusions en ce sens, d’apprĂ©cier la lĂ©galitĂ© de la dĂ©cision Ă  la date oĂč il statue et, s’il juge qu’elle est devenue illĂ©gale, d’en prononcer l’abrogation ». Si les motifs de l’arrĂȘt Stassen n’étaient pas rĂ©digĂ©s dans ces termes gĂ©nĂ©raux qui font les grands arrĂȘts de principe, il demeure qu’ils laissaient entrevoir Elena. Une remarque avant d’envisager les consĂ©quences pratiques le lecteur attentif aura notĂ© que les motifs de la dĂ©cision ici commentĂ©e ne traitent que des actes rĂšglementaires, Ă  l’exclusion donc de tous les autres actes unilatĂ©raux. Bien sĂ»r, le Conseil d’État n’était ici saisi que d’un acte rĂšglementaire, mais on aurait pu imaginer qu’il opte pour une formulation plus gĂ©nĂ©rale, incluant les actes non rĂšglementaires. L’hypothĂšse est d’ailleurs envisagĂ©e par Sophie Roussel dans ses conclusions. La rapporteure publique estime qu’une telle solution pourrait ĂȘtre transposĂ©e aux actes non rĂšglementaires, mais invite la Section Ă  procĂ©der par touches successives » et Ă  garder pour des contentieux ultĂ©rieurs la question de l’applicabilitĂ© d’Elena au recours contre des dĂ©cisions individuelles ou d’espĂšce. II - ConsĂ©quences pratiques. Plusieurs consĂ©quences contentieuses Ă  cette dĂ©cision, pas nĂ©cessairement traitĂ©es clairement dans les motifs de la dĂ©cision, mais qui ressortent plus clairement des conclusions de Sophie Roussel RecevabilitĂ©. Il faut bien souligner, tant les consĂ©quences sont importantes, que la jurisprudence Elena n’ouvre pas de nouveaux moyens en excĂšs de pouvoir, fondĂ©s sur les changements de circonstances de fait ou de droit. Elle permet de formuler des conclusions en abrogation subsidiaires Ă  des conclusions principales en annulation. DĂšs lors, la recevabilitĂ© de telles conclusions est subordonnĂ©e Ă  la recevabilitĂ© des conclusions principales. Elles ne sauraient, par ailleurs, ĂȘtre formulĂ©es Ă  titre principal. Bref, toutes les rĂšgles de recevabilitĂ© des conclusions subsidiaires s’appliquent. Moyens invocables. Une question fondamentale doit ĂȘtre ici rĂ©glĂ©e. On sait qu’en excĂšs de pouvoir, les moyens sont cristallisĂ©s une fois le dĂ©lai de contentieux Ă©chu, conformĂ©ment Ă  la jurisprudence Intercopie. NĂ©anmoins, une telle rĂšgle serait proprement inadaptĂ©e Ă  des conclusions en abrogation du fait de circonstances de fait ou de droit nouvelles, prĂ©cisĂ©ment du fait de la possibilitĂ© que de telles circonstances n’interviennent aprĂšs l’échĂ©ance du dĂ©lai de recours. DĂšs lors, les moyens au soutien de ces conclusions - qui se rĂ©sumeront nĂ©cessairement Ă  l’exposĂ© des circonstances nouvelles et Ă  une confrontation de celles-ci Ă  l’acte contestĂ© - pourront ĂȘtre invoquĂ©s jusqu’à la clĂŽture de l’instruction et mĂȘme pour la premiĂšre fois en appel. ConsĂ©quences. De telles conclusions ne pourront prospĂ©rer, faute d’objet, si l’acte est annulĂ© ou si, avant que le juge ne se prononce, l’administration a elle-mĂȘme abrogĂ© l’acte. Mais si tel n’est pas le cas et que les conclusions sont fondĂ©es, le juge pourra abroger l’acte. Il faut cependant noter que la Section du contentieux a bien pris le soin de prĂ©ciser qu’il Ă©tait loisible au juge administratif, eu Ă©gard Ă  l’objet de l’acte et Ă  sa portĂ©e, aux conditions de son Ă©laboration ainsi qu’aux intĂ©rĂȘts en prĂ©sence », de dĂ©cider que l’abrogation ne sera effective qu’à une date ultĂ©rieure, qu’il fixe. On aura reconnu la transposition de la jurisprudence Association AC ! Finalement, lĂ  oĂč l’on peut penser qu’il s’agit d’un Ă©niĂšme coup de canif au recours pour excĂšs de pouvoir, il semble plutĂŽt, en tĂ©moignent les conclusions de Sophie Roussel, que ce monument du contentieux administratif s’en trouve renforcĂ© par l’acceptation que les rĂšgles qui le rĂ©gissent ne soient pas immuables, mais tout entiĂšres tournĂ©es vers la finalitĂ© du REP telle qu’exprimĂ©e par l’arrĂȘt Dame Lamotte assurer, conformĂ©ment aux principes gĂ©nĂ©raux du droit, le respect de la lĂ©galitĂ© », lequel peut emprunter bien des chemins. SynthĂšse.
Retrouvezles articles parus le mercredi 31 juillet 2019 dans Le ProgrĂšs. Parcourez nos archives facilement.
Visio-ConfĂ©renceL’Association France Etats-Unis, comitĂ© de Nantes Atlantique, organise un webinaire gratuit le mardi 23 mars 2021 Ă  18h00 La FiscalitĂ© Internationale / International Taxation – USA & France Etes-vous prĂȘts pour le 15 avril ? » Olivier Sureau, expert-comptable diplĂŽmĂ© et CPA, co-founder de Jade Fiducial, prĂ©sentera les rĂšgles gĂ©nĂ©rales de fiscalitĂ© internationale entre la France et les Seront notamment Ă©voquĂ©s Quand doit-on faire une dĂ©claration des revenus Ă  l’IRS ? Sur quels revenus s’appliquent les dĂ©clarations fiscales aux US et [
]Thanksgiving dinner November 28!L’Association organise son traditionnel diner de Thanksgiving avec des Ă©tudiants amĂ©ricains Ouvert aux adhĂ©rents sur inscription We are organizing our traditional Thanksgiving dinner with the American students. Open to our members, please register!Back to school! Reprise des sĂ©ances de conversation!Nous reprenons nos sĂ©ances de conversation hebdomadaires animĂ©es par un Ă©tudiant amĂ©ricain, Ă  partir du 16 septembre de 18h30 Ă  19h30. Inscription annuelle ouverte aux adhĂ©rents de l’Association. Back to school on Monday, September 16, 2019 at 630 PM – 7 PM! Join us for our English conversation classes with an American student. Registration open for our members. Americans & French le 15 Octobre!🔜 AmĂ©ricains et français đŸ‡șđŸ‡žđŸ‡«đŸ‡· Comprenons ensemble nos diffĂ©rences et nos similitudes ! Au cours de cette soirĂ©e instructive et ludique, nous comparerons la façon de prendre une dĂ©cision, aborder le temps, transmettre un message, gĂ©rer l’autoritĂ© et le pouvoir.đŸ€“ SoirĂ©e animĂ©e par un duo de choc franco amĂ©ricain ✅ Teresa travaille depuis 26 ans en France au sein des entreprises, des cabinets d’avocats, des banques d’investissement, en tant que formatrice et coach en anglais spĂ©cialisĂ©. Tricutlurel Porto-Ricain, [
]Rendez vous mensuel – Happy Hour!Hi guys ! Our next meetup will be at Tavern Breizh from 7 to 10pm. Free entrance, but please consider to buy one drink out of respect for the host. To find us, ask the bar for French Americans friendship group! We are looking forward to welcoming you and to seeing you there! Let’s have a delicious Breizh Amerika Craft Beer ! Hello Ă  tous ! Notre prochain meetup se tiendra au bar Tavern Breizh de 19h Ă  22h. EntrĂ©e [
]Projection documentaire Copains comme cajuns Kajuns Louisiana, karr-pell, karr-nes » Copains comme cajuns ! » L’Association France Etats Unis – ComitĂ© Nantes Atlantique en association avec Breizh Amerika vous propose la projection d’un film en langue bretonne, française et anglaise sous-titrĂ© en français sur les liens entre la Louisiane et la Bretagne 52mn. Au printemps 2017, des musiciens, acteurs culturels ou Ă©conomiques Bretons se sont rendus en Louisiane, sous l’égide de l’association Breizh Amerika, pour renforcer les liens entre ces deux pays Ă  [
]ConfĂ©rence Hermione – Une aventure maritime d’exceptionAvant l’escale Ă  Nantes de l’Hermione prĂ©vue du 25 au 27 mai, l’association France Etats – Unis, comitĂ© de Nantes atlantique vous propose une confĂ©rence » Quatre histoires, quatre aventures humaines exceptionnelles » animĂ©e par un confĂ©rencier de l’association Hermione. jeudi 16 mai 2019 1900 – 2200 21 mars 1780 l’Hermione, frĂ©gate de la Royale de 32 canons, quitte l’üle d’Aix avec Ă  son bord un prestigieux passager, le marquis de La Fayette Juillet 1997 l’association Hermione – La [
]RĂ©union d’information FiscalitĂ© France / UsaRĂ©union d’information sur la FiscalitĂ© Internationale des franco-amĂ©ricains et amĂ©ricains animĂ©e par un expert-comptable français installĂ© Ă  Miami. mardi 11 juin 2019 1900 – 2100 heure Regards croisĂ©s sur les dĂ©clarations fiscales amĂ©ricaines de franco-amĂ©ricains et d’amĂ©ricains ou dĂ©tenteurs d’une Green Card installĂ©s en France. PrĂ©sentation des obligations fiscales des AmĂ©ricains accidentels » application en France du Foreign Account Tax Compliance Act FATCA et du Citizenship-based taxation CBT. ProcĂ©dures de rĂ©gularisation Échanges, questions / rĂ©ponses Inscriptions sur Eventbrite [
]
Retrouvezles articles parus le lundi 29 juillet 2019 dans Vosges Matin. Parcourez nos archives facilement.
Le 19 novembre 2021, le Conseil d’État a fait Ă©voluer l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir, consacrant la possibilitĂ© pour ce dernier d’ĂȘtre saisi de conclusions subsidiaires tendant Ă  l’abrogation d’un acte rĂ©glementaire devenu illĂ©gal, sur lesquelles il statue alors au regard des rĂšgles applicables et des circonstances prĂ©valant Ă  la date de sa dĂ©cision. Ce nouveau pouvoir, qui est spĂ©cialement amĂ©nagĂ©, renforce le recours pour excĂšs de pouvoir dirigĂ© contre les actes rĂ©glementaires. Comme l’injonction, l’abrogation aurait pu ĂȘtre l’objet d’une exclamation naĂŻve du Huron Ne me dites pas qu’elle est par nature Ă©trangĂšre aux pouvoirs du juge ! » J. Rivero, Nouveaux propos naĂŻfs d’un Huron sur le contentieux administratif », EDCE, 1979-1980, p. 28. Mais comme l’injonction avec, en particulier, la loi du 8 fĂ©vrier 1995, l’abrogation est aujourd’hui assimilĂ©e par le juge administratif en son office. En effet, le 19 novembre 2021, dans son arrĂȘt Association ELENA et autres, la Section du contentieux du Conseil d’État a fait Ă©voluer l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir, consacrant la possibilitĂ© pour ce dernier d’ĂȘtre saisi de conclusions subsidiaires tendant Ă  l’abrogation d’un acte rĂ©glementaire devenu illĂ©gal, sur lesquelles il statue alors au regard des rĂšgles applicables et des circonstances prĂ©valant Ă  la date de sa dĂ©cision CE Sect., 19 nov. 2021, Association ELENA et a., req. n° 437141 et 437142 sera publiĂ© au recueil Lebon. Cet arrĂȘt appelle, Ă  ce titre, des commentaires particuliers relatifs Ă  l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir, et ce, indĂ©pendamment du simple intĂ©rĂȘt de la dĂ©cision du point de vue du droit des Ă©trangers. En l’espĂšce, les associations requĂ©rantes, notamment ELENA France et Ardhis, ont demandĂ© l’annulation pour excĂšs de pouvoir de la dĂ©libĂ©ration du 5 novembre 2019 par laquelle le conseil d’administration de l’Office français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides a fixĂ© la liste des pays considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des pays d’origine sĂ»rs. En cours d’instruction de leurs requĂȘtes, elles en ont Ă©galement demandĂ© l’abrogation en ce qui concerne l’ArmĂ©nie, la GĂ©orgie et le SĂ©nĂ©gal. Par une dĂ©cision du 2 juillet 2021, le Conseil d’État statuant au contentieux a, d’une part, annulĂ© pour excĂšs de pouvoir cette dĂ©libĂ©ration en tant qu’elle a maintenu sur la liste les RĂ©publiques du BĂ©nin, du SĂ©nĂ©gal et du Ghana, d’autre part, renvoyĂ© Ă  la section du contentieux, sur le fondement de l’article R. 122-7 du code de justice administrative CJA, le jugement des conclusions Ă  fin d’abrogation ainsi que tendant au versement d’une somme au titre des dispositions de l’article L. 761-1 du CJA, et, en consĂ©quence, sursis Ă  statuer sur ces conclusions. Elle a, enfin, rejetĂ© le surplus des conclusions des requĂȘtes CE, 2 juill. 2021, Association ELENA et a., req. n° 437141 et 437142 sera mentionnĂ© aux tables du recueil Lebon. Les questions justifiant l’examen de l’affaire par la Section du contentieux Ă©taient au nombre de deux. Des conclusions tendant Ă  l’abrogation d’un acte administratif sont-elles recevables devant le juge de l’excĂšs de pouvoir ? Si oui, Ă  quelles conditions ? À ces deux questions, le Conseil d’État rĂ©pond par la positive en quatre considĂ©rants sur l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir » V., pour la premiĂšre fois, CE Ass., 19 juill. 2019, Association des AmĂ©ricains accidentels, Rec. p. 296. 1. La consĂ©cration du pouvoir d’abrogation juridictionnelle pour illĂ©galitĂ© survenue » Premier temps, la Section du contentieux rappelle l’office classique du juge de l’excĂšs de pouvoir, constituĂ© non seulement par l’intervention qui lui est demandĂ©e et le dispositif de la dĂ©cision juridictionnelle l’annulation et ainsi, la rĂ©troactivitĂ©, mais Ă©galement par la date d’édiction de l’acte Ă  laquelle le contrĂŽle juridictionnel est exercĂ© et donc, la cause orthodoxe de l’intervention du juge la lĂ©galitĂ© ab initio. C’est ce couple qui commande son office traditionnel. Cela signifie, notamment, que les circonstances ou les faits postĂ©rieurs Ă  l’acte administratif n’exercent aucune influence sur la lĂ©galitĂ© de celui-ci, qui s’apprĂ©cie Ă  la date Ă  laquelle il a Ă©tĂ© pris » C. Heumann, concl. sur CE, 21 dĂ©c. 1956, Sieur Pin, D., 1957, p. 75. Selon ce principe, le moyen tirĂ© de l’illĂ©galitĂ© survenue » d’un acte administratif est inopĂ©rant au soutien de conclusions en annulation V., not., CE Sect., 22 juill. 1949, SociĂ©tĂ© des Automobiles Berliet, Rec. p. 367. DeuxiĂšme temps, le Conseil d’État complĂšte cet office du juge de l’excĂšs de pouvoir de la possibilitĂ© pour ce dernier de prononcer l’abrogation d’un acte rĂ©glementaire au motif d’une illĂ©galitĂ© rĂ©sultant d’un changement de circonstances de droit ou de fait postĂ©rieur Ă  son Ă©diction ». L’abrogation d’un acte, c’est sa disparition juridique pour l’avenir » Art. L240-1 du code des relations entre le public et l’administration. Ce pouvoir appartient, en principe, Ă  l’administration, pas au juge administratif. Le Conseil d’État a d’ailleurs eu l’occasion de considĂ©rer qu’ il n’appartient pas Ă  la juridiction administrative [
] de prononcer elle-mĂȘme l’abrogation d’un acte administratif » CE, 18 dĂ©c. 2017, SociĂ©tĂ© Axelline et a., req. n° 400561. Un tel pouvoir n’est nĂ©anmoins pas totalement Ă©tranger Ă  l’office du juge administratif. Tout d’abord, il lui revient de constater que le contenu de dispositions lĂ©gislatives ou rĂ©glementaires est inconciliable avec un texte qui s’impose Ă  eux et qui leur est postĂ©rieur. C’est la technique de l’abrogation implicite O. Pluen, L’abrogation implicite des actes et dispositions rĂ©glementaires ou lĂ©gislatives “pĂ©rimĂ©es” », RDP, 2016, p. 1809-1839. Ensuite, il lui revient de prĂ©voir que tout ou partie des effets d[’un] acte [administratif] antĂ©rieurs Ă  son annulation devront ĂȘtre regardĂ©s comme dĂ©finitifs » CE Ass., 11 mai 2004, Association AC ! et autres, Rec. p. 200. C’est la technique de l’ annulation aux effets limitĂ©s Ă  l’avenir » C. Devys, concl. sur CE Ass., 11 mai 2004, arrĂȘt prĂ©c., Rec. p. 215, la chronique de jurisprudence Ă  l’AJDA parlant, quant Ă  elle, d’abrogation afin de la dĂ©crire C. Landais, F. LĂ©nica, La modulation des effets dans le temps d’une annulation pour excĂšs de pouvoir », in Chronique gĂ©nĂ©rale de jurisprudence administrative française », AJDA, 2004, p. 1187. Enfin, le 28 fĂ©vrier 2020, dans son arrĂȘt M. Stassen, le Conseil d’État a considĂ©rĂ© qu’eu Ă©gard Ă  l’effet utile d’un recours tendant Ă  l’annulation d’une mesure de suspension provisoire, prise Ă  titre conservatoire sur le fondement de l’article L. 232-23-4 du code du sport, il appartient, notamment, au juge de l’excĂšs de pouvoir, saisi de conclusions en ce sens, d’apprĂ©cier la lĂ©galitĂ© de la dĂ©cision Ă  la date ou il statue et, s’il juge qu’elle est devenue illĂ©gale, d’en prononcer l’abrogation » CE, 28 fĂ©vr. 2020, M. Stassen, Rec. p. 64. Cet arrĂȘt fait office de premier pas » vers la consĂ©cration du pouvoir d’abrogation juridictionnelle pour illĂ©galitĂ© survenue ». La thĂ©orie du changement de circonstances affectant la lĂ©galitĂ© des actes rĂ©glementaires, quant Ă  elle, est nĂ©e avec le grand arrĂȘt » Sieur Despujol du 10 janvier 1930, dans lequel la Section du contentieux du Conseil d’État posa l’obligation pour l’administration d’abroger un rĂšglement devenu illĂ©gal, tout intĂ©ressĂ© Ă©tant recevable Ă  demander, par la voie du recours pour excĂšs de pouvoir, l’annulation du refus d’y dĂ©fĂ©rer ou du rĂšglement lui-mĂȘme dans le dĂ©lai de recours contentieux de deux mois Ă  partir de leur publication, le cas Ă©chĂ©ant, rouvert par la publication de la loi qui serait venue ultĂ©rieurement crĂ©er une situation juridique nouvelle » CE Sect., 10 janv. 1930, Sieur Despujol, Rec. p. 30. Entre ces deux voies de droit, c’est la premiĂšre qui a permis la rĂ©alisation effective de l’obligation d’abroger les rĂšglements devenus illĂ©gaux, d’autant plus avec le pouvoir d’injonction et la jurisprudence Association des AmĂ©ricains accidentels. NĂ©anmoins, la troisiĂšme voie composant le contentieux des actes rĂ©glementaires, l’exception d’illĂ©galitĂ©, s’y est Ă©galement adaptĂ©e. Avec les arrĂȘts du 2 janvier 1982, Butin et Ah Won, l’AssemblĂ©e du contentieux du Conseil d’État adapta l’office du juge de l’exception d’illĂ©galitĂ© Ă  cette thĂ©orie dans le cas restreint Ă  l’illĂ©galitĂ© d’un rĂšglement qui ne serait pas restĂ© lĂ©galement pris Ă  la date Ă  laquelle il en a Ă©tĂ© fait application CE Ass., 2 janv. 1982, Butin et Ah Won, Rec. p. 27 et 33 2 esp.. La thĂ©orie du changement de circonstances affectant la lĂ©galitĂ© des actes rĂ©glementaires a Ă©tĂ© Ă©tendue Ă  l’hypothĂšse du rĂšglement devenu lĂ©gal avec l’arrĂȘt FĂ©dĂ©ration française de gymnastique du 10 octobre 2013, dans lequel le Conseil d’État a considĂ©rĂ© que toutefois, cette autoritĂ© ne saurait ĂȘtre tenue d’accueillir une telle demande dans le cas oĂč l’illĂ©galitĂ© du rĂšglement a cessĂ©, en raison d’un changement de circonstances, Ă  la date Ă  laquelle elle se prononce » CE, 10 oct. 2013, FĂ©dĂ©ration française de gymnastique, Rec. p. 252. Avec les arrĂȘts du 4 octobre 2021, l’adaptation de l’office du juge de l’exception d’illĂ©galitĂ© Ă  une telle thĂ©orie a Ă©tĂ© Ă©tendue Ă  l’hypothĂšse de l’illĂ©galitĂ© d’un rĂšglement qui a cessĂ© V., not., CE, 4 oct. 2021, Ministre de l’économie, des finances et de la relance c/ SA Ceetrus France, req. n° 448651 sera publiĂ© au recueil Lebon. C’est afin que puissent toujours ĂȘtre sanctionnĂ©es les atteintes illĂ©gales qu’un acte rĂšglementaire est susceptible de porter Ă  l’ordre juridique » que la Section du contentieux du Conseil d’État complĂšte l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir, lequel peut dĂ©sormais abroger un acte rĂ©glementaire devenu illĂ©gal. Jusqu’ici, son AssemblĂ©e du contentieux avait recouru Ă  ce motif Ă  deux grandes reprises. Elle y avait recouru, d’une part, directement, dans son grand arrĂȘt » CFDT Finances afin de justifier la limitation dans le temps de l’invocation des vices de forme et de procĂ©dure affectant les actes rĂ©glementaires CE Ass., 18 mai 2018, FĂ©dĂ©ration des finances et affaires Ă©conomiques de la CFDT CFDT Finances, Rec. p. 187 – recours paradoxal dans la mesure oĂč il aboutit Ă  exclure ces vices du principe de lĂ©galitĂ© stricto sensu lĂ  oĂč la thĂ©orie des vices non substantiels » n’en exclut que ceux qui sont susceptibles d’exercer une influence sur le sens de la dĂ©cision prise ou ont privĂ© les intĂ©ressĂ©s d’une garantie. Il y avait recouru, d’autre part, indirectement afin que cessent les atteintes illĂ©gales que son maintien en vigueur [du refus d’abroger un acte rĂšglementaire] porte Ă  l’ordre juridique », dans son arrĂȘt Association des amĂ©ricains accidentels pour justifier l’enrichissement de l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir dans le contentieux du refus d’abroger un acte rĂ©glementaire illĂ©gal en consacrant le principe – en germe depuis l’arrĂȘt Van Camelbeke CE, 30 mai 2007, Van Camelbeke, Rec. T. p. 664, 673 et 1033 – de l’apprĂ©ciation de la lĂ©galitĂ© de l’acte rĂ©glementaire au regard des rĂšgles applicables Ă  la date Ă  laquelle le juge statue. LĂ , dans cet arrĂȘt Association ELENA, la Section du contentieux y recourt afin de complĂ©ter l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir, qui peut dorĂ©navant prononcer l’abrogation d’un acte rĂ©glementaire devenu illĂ©gal. Un tel motif est conforme Ă  la dĂ©finition finaliste » S. Roussel, concl. sur CE Sect., 19 nov. 2021, arrĂȘt prĂ©c. donnĂ©e au recours pour excĂšs de pouvoir par l’arrĂȘt dit Dame Lamotte » en tant que recours qui est ouvert, mĂȘme sans texte contre tout acte administratif, et qui a pour effet d’assurer, conformĂ©ment aux principes gĂ©nĂ©raux du droit, le respect de la lĂ©galitĂ© » CE Ass., 17 fĂ©vr. 1950, Ministre de l’Agriculture contre dame Lamotte, Rec. p. 111. En effet, il n’est question dans cette dĂ©finition, ni d’annulation, ni de rĂ©troactivitĂ©, ni de date Ă  laquelle le contrĂŽle juridictionnel est exercĂ©, mais seulement de lĂ©galitĂ© » S. Roussel, concl. prĂ©c.. Une lĂ©galitĂ© qui n’est pas statique, mais dynamique en l’espĂšce, tel est tout particuliĂšrement le cas de celle de la dĂ©libĂ©ration attaquĂ©e qui dĂ©pend, notamment, au regard des exigences rĂ©sultant du premier alinĂ©a de l’article L. 531-25 du code d’entrĂ©e et de sĂ©jour des Ă©trangers et du droit d’asile, de la situation lĂ©gale, de l’application du droit dans le cadre d’un rĂ©gime dĂ©mocratique et des circonstances politiques gĂ©nĂ©rales ». 2. Un nouveau pouvoir spĂ©cialement amĂ©nagĂ© Ce nouveau pouvoir d’abrogation juridictionnelle pour illĂ©galitĂ© survenue » est subsidiaire Ă  l’annulation. C’est ainsi saisi de conclusions Ă  fin d’annulation recevables, [que] le juge peut Ă©galement l’ĂȘtre, Ă  titre subsidiaire, de conclusions tendant Ă  ce qu’il prononce l’abrogation du mĂȘme acte au motif d’une illĂ©galitĂ© rĂ©sultant d’un changement de circonstances de droit ou de fait postĂ©rieur Ă  son Ă©diction », les conclusions sur l’arrĂȘt prĂ©cisant jusqu’à la date de clĂŽture de l’instruction et pour la premiĂšre fois en appel » S. Roussel, concl. prĂ©c.. C’est de mĂȘme qu’ il statue alors prioritairement sur les conclusions Ă  fin d’annulation ». TroisiĂšme temps, la Section du contentieux considĂšre que c’est dĂšs lors que l’acte continue de produire des effets » qu’il appartient au juge de se prononcer sur les conclusions subsidiaires, dans l’hypothĂšse oĂč il ne ferait pas droit aux conclusions Ă  fin d’annulation et oĂč l’acte n’aurait pas Ă©tĂ© abrogĂ© par l’autoritĂ© compĂ©tente depuis l’introduction de la requĂȘte ». Le premier cas est le corollaire du caractĂšre subsidiaire des conclusions Ă  fin d’abrogation ; la seconde hypothĂšse est, quant Ă  elle, l’oblique du cas classique de non-lieu Ă  statuer du fait de la disparition de l’objet du litige dans le contentieux du refus d’abroger un acte rĂ©glementaire illĂ©gal, cadre dans lequel des conclusions tendant Ă  l’annulation de ce refus doivent ĂȘtre regardĂ©es comme n’ayant plus d’objet » si l’administration procĂšde Ă  cette abrogation en cours d’instruction CE, 27 juill. 2001, CoopĂ©rative de consommation des adhĂ©rents de la mutuelle assurance des instituteurs de France CAMIF, Rec. p. 401. QuatriĂšme et dernier temps, le Conseil d’État non seulement estime que l’illĂ©galitĂ© rĂ©sultant d’un changement de circonstances a pour consĂ©quence nĂ©cessaire l’abrogation, mais Ă©galement prĂ©cise l’applicabilitĂ© de la seconde modalitĂ© de la jurisprudence Association AC !, celle permettant au juge de l’excĂšs de pouvoir de prĂ©voir que l’annulation ne prendra effet qu’à une date ultĂ©rieure qu’il dĂ©termine ». La premiĂšre, celle qui lui permet de prĂ©voir que tout ou partie des effets d[’un] acte [administratif] antĂ©rieurs Ă  son annulation devront ĂȘtre regardĂ©s comme dĂ©finitifs » est sans objet » dans la mesure oĂč l’abrogation prononcĂ©e signifie sa disparition juridique Ă  compter de la date Ă  laquelle il statue », pas de la date Ă  laquelle l’acte en litige est devenu illĂ©gal », seconde option plus conforme au principe de lĂ©galitĂ© nĂ©anmoins Ă©cartĂ©e au motif de son caractĂšre difficilement praticable S. Roussel, concl. prĂ©c.. La seconde modalitĂ©, l’annulation aux effets limitĂ©s Ă  l’avenir, quant Ă  elle, conserve son utilitĂ© en ce que, comme l’annulation, l’abrogation de l’acte rĂ©glementaire est de nature Ă  emporter des consĂ©quences manifestement excessives en raison de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pouvant s’attacher Ă  un maintien temporaire de ses effets » susceptibles de justifier le report de sa date de prise d’effet. Pourtant, ce n’est plus d’une part, les consĂ©quences de la rĂ©troactivitĂ© de l’annulation pour les divers intĂ©rĂȘts publics ou privĂ©s en prĂ©sence et, d’autre part, les inconvĂ©nients que prĂ©senterait, au regard du principe de lĂ©galitĂ© et du droit des justiciables Ă  un recours effectif, une limitation dans le temps des effets de l’annulation », mais eu Ă©gard Ă  l’objet de l’acte et Ă  sa portĂ©e, aux conditions de son Ă©laboration ainsi qu’aux intĂ©rĂȘts en prĂ©sence » que l’abrogation aux effets diffĂ©rĂ©s doit ĂȘtre mise en Ɠuvre. Il en ressort que le juge de l’excĂšs de pouvoir peut, non seulement annuler un acte rĂ©glementaire pour illĂ©galitĂ© ab initio, le cas Ă©chĂ©ant, en cristallisant » ses effets passĂ©s et/ou reportant la date de prise d’effet de l’annulation ; mais Ă©galement l’abroger pour illĂ©galitĂ© survenue », le cas Ă©chĂ©ant, en reportant la date de prise d’effet de l’abrogation. Dans le silence de l’arrĂȘt, il n’y a pas non plus de raison d’exclure par principe le prononcĂ© d’une injonction, les articles L. 911-1 et L. 911-2 du CJA n’étant pas, dans leur formulation, rĂ©servĂ© aux annulations » S. Roussel, concl. prĂ©c.. En l’espĂšce, cette Ă©volution de l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir permet Ă  la Section du contentieux du Conseil d’État de se prononcer sur les conclusions Ă  fin d’abrogation de la dĂ©libĂ©ration du 5 novembre 2019 fixant la liste des pays d’origine sĂ»rs en ce qui concerne le SĂ©nĂ©gal, l’Inde, l’ArmĂ©nie et la GĂ©orgie. Concernant le premier, elle considĂšre qu’il n’y a pas lieu Ă  statuer dans la mesure oĂč, par sa dĂ©cision du 2 juillet 2021, le Conseil d’État a annulĂ© ladite dĂ©libĂ©ration en tant qu’elle maintenait sur la liste, notamment, ce pays. Concernant la seconde, elle les estime irrecevables en ce qu’elles ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es aprĂšs le rejet, par ladite dĂ©cision, des conclusions principales tendant Ă  l’annulation pour excĂšs de pouvoir de cette dĂ©libĂ©ration concernant ce pays. S’agissant des deux derniers, elle les juge non fondĂ©es ; la situation de ces pays ne s’étant pas dĂ©gradĂ©e au point d’entacher d’illĂ©galitĂ© leur inscription sur la liste. 3. Le renforcement du recours pour excĂšs de pouvoir dirigĂ© contre les actes rĂ©glementaires Plus substantiellement, une telle Ă©volution, d’une part, dĂ©double l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir. Il en ressort deux juges pour deux lĂ©galitĂ©s pour rĂ©pondre aux deux questions posĂ©es par l’intitulĂ© de l’ouvrage collectif dirigĂ© par le Professeur Benjamin Defoort et Benjamin Lavergne d’ailleurs restituĂ© le mĂȘme jour que la lecture publique de l’arrĂȘt Association ELENA Ă  l’occasion d’un colloque organisĂ© Ă  l’UniversitĂ© de Tours B. Defoort, B. Lavergne dir., Juger de la lĂ©galitĂ© administrative quels juges pour quelles lĂ©galitĂ©s, LexisNexis, 2021, 335 p. d’une part, le cas – prioritaire – dans lequel il est saisi de conclusions tendant Ă  l’annulation d’un acte rĂ©glementaire et apprĂ©cie la lĂ©galitĂ© de cet acte Ă  la date de son Ă©diction et, s’il le juge illĂ©gal, en prononce l’annulation ; d’autre part, l’hypothĂšse – subsidiaire – dans laquelle il est saisi de conclusions tendant Ă  l’abrogation de cet acte et statue alors au regard des rĂšgles applicables et des circonstances prĂ©valant Ă  la date de sa dĂ©cision et, s’il le juge illĂ©gal, en prononce l’abrogation. Au juge de l’annulation le contrĂŽle de lĂ©galitĂ© ab initio, au juge de l’abrogation le contrĂŽle de la lĂ©galitĂ© actuelle du rĂšglement » Josse, note sous CE Sect., 10 janv. 1930, Sieur Despujol, D., III, p. 16. Ce dĂ©doublement enrichit l’office du juge de l’excĂšs de pouvoir d’une nouvelle technique intermĂ©diaire et alternative au diptyque rejet / annulation rĂ©troactive l’abrogation, qui, comme ses devanciĂšres, est Ă©quilibrĂ©e elle influe sur le contenu de la norme qui rĂšgle la situation Ă  l’avenir dans le respect du pouvoir d’apprĂ©ciation et de dĂ©cision de l’autoritĂ© administrative. D’autre part, cette Ă©volution spĂ©cifie un peu plus le traitement juridictionnel de l’acte rĂ©glementaire au profit du recours pour excĂšs de pouvoir. C’était dĂ©jĂ  le cas du grand arrĂȘt » CFDT Finances qui distingue les trois contestations composant le contentieux des actes rĂ©glementaires – le recours pour excĂšs de pouvoir, l’exception d’illĂ©galitĂ© et le recours pour excĂšs de pouvoir dirigĂ© contre le refus d’abroger – afin d’empĂȘcher l’invocation des vices de forme et de procĂ©dure dans le cadre des deux derniĂšres. Entre les diffĂ©rentes voies de droit structurant le contentieux des actes rĂ©glementaires, c’est ainsi le recours pour excĂšs de pouvoir qui est sorti triomphant du moment CFDT Finances ». C’est Ă©galement le cas de cet arrĂȘt Association ELENA qui consacre la possibilitĂ© pour le juge de l’excĂšs de pouvoir de prononcer l’abrogation d’un acte rĂ©glementaire devenu illĂ©gal. Cette consĂ©cration a pour effet de basculer une partie du contentieux du refus d’abroger dans le contentieux du recours pour excĂšs de pouvoir, basculement nĂ©anmoins limitĂ© Ă  l’hypothĂšse d’une illĂ©galitĂ© survenue » d’un acte rĂ©glementaire en cours d’instruction et qui, conformĂ©ment Ă  la jurisprudence FĂ©dĂ©ration française de gymnastique, pourrait d’ailleurs Ă©galement bĂ©nĂ©ficier au dĂ©fendeur. La jurisprudence Despujol et le contentieux du refus d’abroger un acte rĂ©glementaire ne sont donc pas morts ! Comme la jurisprudence CFDT Finances, l’arrĂȘt Association ELENA est propre aux actes rĂ©glementaires. Comme elle CAA Nancy, 27 dĂ©c. 2019, M. K. F. et a. c/ SPL Territoire 25, req. n° 18NC03397, il sera peut ĂȘtre Ă©tendu au contentieux des actes non rĂ©glementaires S. Roussel, concl. prĂ©c., le contentieux des actes Ă©dictant des rĂšgles gĂ©nĂ©rales et impersonnelles demeurant toutefois leur berceau et leur terrain d’application privilĂ©giĂ©. C’est donc, en dĂ©finitive, le recours pour excĂšs de pouvoir dirigĂ© contre les actes rĂ©glementaires le grand vainqueur de ce moment Association ELENA ». Le recours pour excĂšs de pouvoir, cette Ă©toile temporaire des GĂ©meaux » pour reprendre la cĂ©lĂšbre mĂ©taphore de Maurice Hauriou dans sa note sous l’arrĂȘt dit Boussuge » M. Hauriou, note sous CE, 29 nov. 1912, Sieurs Boussuge, GuĂ©pin et a., S. 1914. III. 33, qui, plus d’un siĂšcle plus tard, tout particuliĂšrement parce qu’elle est dirigĂ©e contre les actes rĂ©glementaires, et pour reprendre la non moins fameuse formule de RenĂ© Chapus R. Chapus, Droit du contentieux administratif, 13e Ă©d., Montchrestien, 2008, p. 269, est plus vivante que jamais.
q8HnJs.
  • k7mancpitv.pages.dev/431
  • k7mancpitv.pages.dev/113
  • k7mancpitv.pages.dev/156
  • k7mancpitv.pages.dev/43
  • k7mancpitv.pages.dev/474
  • k7mancpitv.pages.dev/270
  • k7mancpitv.pages.dev/54
  • k7mancpitv.pages.dev/555
  • ce 19 juillet 2019 association des amĂ©ricains accidentels